Scanner intra-oral utilisé pour réaliser une empreinte numérique dentaire avec visualisation en 3D à l’écran.

Quelles précautions pour assurer la précision du scanner intra oral ?

Introduction

Le scanner intra-oral est devenu un outil incontournable pour les chirurgiens-dentistes souhaitant adopter une approche numérique de la dentisterie. 

Il permet de réaliser une empreinte numérique précise et rapide, améliorant ainsi la qualité des traitements et l’expérience patient. Cependant, la précision de la capture dépend directement de la rigueur appliquée tout au long du processus de scan.

Cet article présente les précautions essentielles à respecter pour garantir la fidélité du modèle 3D, depuis la préparation jusqu'à l'exploitation du fichier.

Pourquoi la précision du scanner intra oral est essentielle 

La qualité de l’empreinte dentaire numérique influence directement la planification du traitement. Une empreinte numérique imprécise entraîne des conséquences cliniques notables. 

D’abord, une mauvaise capture des structures anatomiques peut fausser la planification du traitement, en particulier dans les cas complexes d’implantologie ou d’orthodontie. Une erreur de quelques microns dans le modèle 3D peut entraîner un mauvais positionnement de l’implant ou un déplacement incorrect des dents.

Ensuite, la qualité de l’empreinte influe directement sur la précision d’ajustement des restaurations prothétiques. Une couronne ou un bridge mal ajusté peut provoquer des désajustements occlusaux, des infiltrations, voire des complications parodontales. 

Cela engendre souvent une reprise du travail, donc une perte de temps et une insatisfaction du patient.

Par ailleurs, une empreinte précise facilite la communication avec le laboratoire de prothèse dentaire, qui reçoit des fichiers fiables, exploitables immédiatement sans ajustement numérique. Cela réduit les retours, les réajustements et améliore la productivité du flux de travail.

Préparer le patient et la zone à scanner : étape clé

La préparation clinique avant le scan intra-oral détermine en grande partie la qualité des images obtenues. 

Un environnement buccal mal maîtrisé peut générer des artefacts, fausser les mesures et compromettre la fidélité de l’empreinte numérique. Voici les actions indispensables :

1 . Assèchement de la zone pour éviter les artefacts de salive  

La présence de salive perturbe la lecture optique du scanner en créant des reflets et des zones de flou. Il est recommandé de procéder à un assèchement minutieux de la zone à numériser à l’aide d’une soufflette. Cet assèchement doit être homogène, sans excès qui pourrait irriter les tissus, afin de garantir une lecture claire des surfaces dentaires. 

2. Rétraction des tissus mous (joues, langue, lèvres) pour un accès optimal

La présence des tissus mous dans le champ de capture gêne la visualisation et empêche le passage fluide de la caméra. Il est essentiel de les maintenir à distance à l’aide d’un écarteur adapté, de la main libre de l’assistante, ou d’un instrument manuel.

3. Application d’un spray matifiant si nécessaire, en fonction du scanner.

Certains modèles de scanners intra-oraux exigent l’utilisation d’un spray opacifiant pour neutraliser les reflets sur les surfaces brillantes. Ce spray doit être appliqué en fine couche uniforme, sans surcharge, sur les zones indiquées (émail, prothèses métalliques, etc.). Un excès peut fausser les dimensions, tandis qu’une application incomplète génère des omissions dans le nuage de points.

Séquence de balayage structurée

Adopter une méthode rigoureuse permet d’obtenir une empreinte numérique homogène et fidèle au réel. Voici quelques principes fondamentaux à suivre : 

  • Commencer par les faces occlusales, puis balayer les faces vestibulaires et linguales.
  • Garder une distance constante entre la sonde et les dents.
  • Ne pas s’éloigner trop rapidement : chaque surface doit être bien couverte.
  • Revenir sur les zones douteuses pour éviter les lacunes.

Ces techniques de balayage, lorsqu’elles sont appliquées avec rigueur, permettent d’assurer la qualité scientifique de l’empreinte numérique et une base solide pour la planification du traitement.

Gérer les zones difficiles d’accès

Dans la pratique quotidienne, certaines régions de la cavité buccale se révèlent particulièrement complexes à numériser. C’est notamment le cas des molaires postérieures, des faces linguales des dents inférieures, ou encore des zones interproximales profondes. 

Pour surmonter ces obstacles, adoptez une approche anticipative et stratégique. Le positionnement du patient joue un rôle central : en inclinant légèrement la tête ou en ajustant l’inclinaison du fauteuil, le praticien peut obtenir une meilleure ouverture buccale et un axe d’accès plus direct à la zone ciblée. 

L’usage d’un miroir ou d’un écarteur est également recommandé pour contrôler visuellement les zones invisibles à l’œil nu. Cela permet au praticien d’anticiper les angles morts et de guider précisément la trajectoire du scanner.

Enfin, l’expérience du praticien reste son meilleur allié. Revenir à plusieurs reprises sur les zones partiellement scannées, sans précipitation, permet au logiciel de reconstituer une modélisation complète et cohérente. 

Chaque difficulté d’accès peut ainsi être contournée avec méthode, pour garantir la captation exhaustive de l’anatomie dentaire, y compris dans ses zones les plus reculées.

Hygiène et stérilisation : un protocole indispensable

La propreté de l’embout du scanner intra oral à un double enjeu : préserver la qualité de l’image et assurer la sécurité sanitaire. Il est impératif de :

  • Nettoyer l’embout après chaque patient.
  • Respecter les procédures de stérilisation recommandées par le fabricant.
  • Vérifier l’absence de résidus ou de buée sur la lentille.

Un scanner propre est la condition sine qua non d’un scan de haute précision.

Exploitation numérique : optimiser le rendu et l’intégration au flux de travail

Une fois l’acquisition terminée, la qualité finale du modèle 3D dépend étroitement des paramètres de reconstruction logicielle et de son intégration dans le flux numérique du cabinet. Pour garantir une modélisation fidèle et directement exploitable, il convient d’abord de vérifier les réglages du logiciel de scan. L’activation de la détection automatique des artefacts permet d’identifier les zones erronées ou incomplètes. 

L’ajustement de la résolution du maillage, selon les exigences cliniques (restauration, implantologie, orthodontie), influe également sur la précision du rendu. Certaines plateformes proposent des algorithmes de fusion intelligente, utiles pour harmoniser les données issues de multiples balayages.

Un scan précis s’inscrit dans un flux de travail dentaire numérisé. Pour une intégration efficace :

  • Nommer les fichiers de façon standardisée.
  • Vérifier la compatibilité des formats exportés (STL, PLY).
  • Archiver les scans dans le dossier patient pour assurer la traçabilité clinique.

Un flux bien organisé permet une communication fluide entre le praticien, le prothésiste et les logiciels de planification.

Conclusion

Le scanner intra-oral, lorsqu’il est utilisé avec méthode et rigueur, devient un atout majeur du cabinet dentaire moderne, un laboratoire de prothèse dentaire comme NCD-Excellab permet d’accompagner le praticien dans l’adoption de cet outil. En respectant les précautions détaillées, le praticien s’assure une empreinte numérique fiable, précise et exploitable sans répétition. Ainsi, il renforce la qualité de ses soins tout en gagnant en efficacité.